Pourquoi assembler les cépages Syrah et Grenache ?

L'un est le cépage star des Côtes du Rhône nord : la Syrah. D'ailleurs, la Syrah est à la Vallée du Rhône septentrionale ce que le Cabernet Sauvignon est au Bordeaux ou le Carignan au Languedoc Roussillon. L'autre est le cépage incontournable de la Vallée du Rhône méridionale : le Grenache. Sur certaines bouteilles, on tombe parfois sur cette formule mathématique : 60% de Grenache et 40% de Syrah. Cela correspond bien évidemment à la proportion de chaque cépage entrant dans la composition de la cuvée. Or, les règles et conditions d'assemblage sont réglementées par un organisme officiel : l'INAO (Institut National des Appellations d'Origine). Déjà l'assemblage permet de proposer au consommateur des vins plus complexes qu'en mono-cépage. Mélanger plusieurs cépages permet de jouer sur la maturité des raisins qui n'évoluent pas au même rythme (selon leur nature et selon leur terroir de culture). Par exemple, la Syrah va apporter plus de rondeur à un Grenache trop tannique. C'est aussi un moyen pour enrichir l'aromatique du vin final. Un vin rouge assemblé à base de Syrah Grenache permettra d’additionner les épices et fruits de la Syrah avec les bons arômes mûrs et évolués du Grenache noir. L'assemblage peut uniquement être réalisé dans la Vallée du Rhône sud car les vins rouges du nord sont obligatoirement 100% Syrah (exception faite de la Côte Rôtie avec 20% maximum du cépage blanc Viognier). En revanche, on ne pourra pas assembler des raisins de millésimes différents, sauf à être en Champagne et sauf à ne pas opposer d'année sur l'étiquette de la bouteille classée alors en vin de France. Pour être complet sur l'assemblage Syrah Grenache, la technique est réalisée par le vigneron à différents stades potentiels : dès les cuves de fermentation, dans les barriques d'élevage ou encore lors de la mise en bouteille - soit le dernier stade possible.